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Vignobles La viticulture de l'Ardèche du sud émerge de l'anonymat

ALBA-LA-ROMAINE (Ardèche), 28 jan (AFP) - Encore peu connue et reconnue, la viticulture de l'Ardèche méridionale commence à émerger de l'anonymat après avoir vécu une profonde rénovation en 40 ans, abandonnant peu à peu les vins de table pour les vins de pays.

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"Il existe encore en France des vignobles d'aventure", s'exclame, en évoquant l'Ardèche du sud, Denis Fetzmann, directeur du domaine Louis Latour. La maison de négoce bourguignonne y est venue en 1982 pour implanter le cépage chardonnay.

L'histoire récente de la vigne dans cette région, plus réputée pour être une destination touristique fort prisée en été, pourrait faire croire qu'on se trouve dans le Nouveau Monde, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Depuis les années 1960, plus de 70% du vignoble a été replanté et désormais les vins de pays représentent 58% de la production (350.000 hectolitres) contre 25% aux vins de table.

Les cépages hybrides, qui avaient permis aux anciens de survivre à la crise du phylloxéra mais donnaient surtout des vins de soif peu intéressants, ont été remplacés, en plusieurs vagues, par des cépages plus nobles. Le dernier en date a été le viognier. Des maisons renommées, comme Latour et Duboeuf, sont venues s'implanter, preuve de l'intérêt suscité par ce vignoble. En 1999, à l'AOC Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône villages (70.000 hl), couvrant le sud-est, est venu s'ajouter l'AOC Côtes-du-Vivarais (35.000 hl), appellation produisant sur un plateau calcaire situé de part et d'autre des gorges de l'Ardèche du rouge (grenache et syrah), du rosé (grenache, syrah et cinsault) et du blanc (clairette, grenache blanc et marsanne).

Pour soutenir cette profonde mutation, marquée par une plus grande qualité (maîtrise des rendements, conversion à la lutte raisonnée, cahiers d'enregistrement pour contrôler les produits utilisés par les viticulteurs, visites de parcelles), les 27 caves coopératives, qui représentent la majorité de la production, et les caves indépendantes ont bénéficié entre 1997 et 2001 d'un "programme intégré de développement agricole" (Pida).

Grâce à ce Pida, doté par l'Europe, l'Etat, la région et le département d'un budget de 19,36 millions d'euros, les cuveries se sont modernisées, les jeunes agriculteurs ont été aidés, des actions de cartographie ont été lancées pour étudier les terroirs. La vigne a gagné du terrain au détriment des arbres fruitiers, moins rentables, et la viticulture a détrôné l'arboriculture comme première production agricole du département.

La moitié du budget du Pida a été consacrée aux actions de communication. Un site internet a également été ouvert, ainsi qu'un musée moderne, Vinimage, à Ruoms en 2002.
"On a fait une révolution culturale, il faut maintenant réaliser une révolution culturelle en associant l'Ardèche aux vins ", explique Jean-Luc Flaugère, président de la cave coopérative de Valvignères et de l'association 2000 Vins d'Ardèche qui rassemble les acteurs de la filière.

L'idée est de tirer profit de l'afflux de touristes, français et étrangers durant la période estivale, et de les convaincre de boire du vin ardéchois le reste de l'année.


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